Mademoiselle en hiver au théâtre de Passy

Avec Caroline Silhol : Coco
Christophe Barbier : Paul Morand
Mise en scène : Anne Bourgeois

Un soir d'hiver

Le joli petit théâtre de Passy sert d’écrin à une pièce de théâtre brillamment menée par deux acteurs très convaincants qui nous plongent dans « l’hiver » de la grande couturière doublée de la terrible femme d’affaires que fût Gabrielle Chanel.

C’est ce moment très précis dont je vous ai déjà entretenues où Chanel se retrouve exilée en Suisse. La guerre vient de se terminer Winston Churchill l’a exfiltrée à Lausanne pour ne pas qu’elle aie de graves ennuis du fait de sa liaison affichée avec un officier allemand …O ! Elle ne fut pas la seule … Arletty aussi qui disait : « Mon cœur est français mais mon c… Est international ! » Toute la gouaille parisienne est contenue dans cette phrase et le visage si expressif d’Arletty ne s’anime t- il pas dans notre mental à la seule lecture de cette phrase ?





Une recette délectable

Eh bien c’est ce qui se passe dans cette pièce où Caroline Silhol ( sociétaire de la Comédie française ) devient totalement Chanel en jouant son personnage . La taille ,l’âge, la tenue vestimentaire si caractéristique et agrémentée du sautoir de perles… Tout y est ! Les meilleurs ingrédients ici réunis font de cette pièce une recette délectable, réussissant ce tour de main incroyable dans lequel les acteurs restituent l’atmosphère si particulière de la fin des années 40 qui est aussi celle de l’après- guerre

Sur les planches se joue un huis-clos entre Chanel et l’académicien-écrivain Paul Morand qu’elle a chargé d’écrire ses mémoires…Il réserve des moments hilarants au public ! Hans Günter von Dincklage alias «  Spatz » ( l’officier allemand et ex amant de Chanel )débarque à Lausanne, totalement épris de la couturière , il est prêt à courir tous les risques pour la retrouver alors qu’elle essaie de l’expédier ailleurs. Ceci donne évidement des scènes désopilantes qui font de cette pièce un excellent divertissement. 



Une femme de chair et de passion

C’est une Chanel inconnue du grand public que cette pièce sans temps mort et menée tambour battant nous révèle. Rongeant son frein, piaffant d’impatience de ne pas retrouver sa chère rue Cambon, elle ne s’avoue pas vaincue ( ce que la suite de sa vie nous prouvera) …. Je laisse la conclusion à la critique qui résume magistralement en écrivant :

 « A travers l’histoire de cet amour impossible, c’est le portrait d’une CHANEL mal connue que trace « Mademoiselle en hiver » : une femme de chair et de passion, amoureuse mais à l’humour destructeur, bannie mais à l’ambition intacte. Grande prêtresse de la mode, Mademoiselle Chanel est également une magnifique héroïne romanesque. »






Florence MORITZ 
Notre amoureuse de l'histoire 
de la mode ✨